ADOPTION DU CNIS

Le Sénégal dispose désormais d’un Cadre National d’Investissement Stratégique pour la Gestion Durable des Terres (CNIS/GDT). Il a été adopté par le Gouvernement ce jeudi 02 octobre 2014, à 10 h, à l’hôtel Terrou-Bi, lors d’un Conseil interministériel. Ce Conseil qui a vu la participation de plusieurs membres du gouvernement était élargi à l’Assemblée Nationale, au Conseil Economique Social et Environnemental ainsi qu’aux Partenaires techniques et financiers, aux ONG, au secteur Privé et aux Organisations de Producteurs. Initié dans le cadre de la lutte contre la dégradation des terres, ce cadre (CNIS-GDT) a pour but d’assurer une agriculture productive et durable et un héritage environnemental de qualité à travers une série de programmes pour la mise en oeuvre d’activités agro-sylvo-pastorales sous la supervision des ministères clés en charge de la Gestion durable des terres. L’ampleur des dégâts se mesure au volume des terres arables dégradées estimées à près de 2,5 millions d’ha sur un potentiel de près de 4 millions d’ha. Cela, comme l’a souligné à l’ouverture de la rencontre, le Ministre de la Santé et de l’Action sociale, Madame Awa Marie Coll Seck, qui a assuré l’intérim du Premier Ministre, le phénomène entraîne, aujourd’hui, des pertes énormes évaluées à près de 1 % du Produit intérieur brut (Pib). Ce qui n’est pas compatible avec l’objectif de productivité agricole et de sécurité alimentaire que vise notre pays. Il s’agit donc de s’orienter vers une autre approche de gestion plus efficace, reposant sur un cadre fédérant toutes les synergies et actions des différentes structures pour une gestion durable des terres. Il s’agit de se doter d’une boussole pour lutter contre la dégradation des terres selon les propos du Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Papa Abdoulaye Seck.

LA DEGRADATION DES TERRES

Le phénomène de la dégradation des terres qui se manifeste sous diverses formes (érosions, salinisation, acidification, dégradation physicobiologique, pollution des terres et des eaux, réduction du couvert végétal…) est dû aux facteurs naturels (la sécheresse, les agents érosifs tels que l’eau et le vent , les remontées de la langue salée ainsi que la nature du sol) et anthropiques (poids démographique, défrichement, surexploitation des produits forestiers, mauvais système de drainage, pollution, surpâturage, feux de brousses …).

Pour faire face à ce fléau, l’Analyse Environnement Pays (AEP) recommande l’adoption à grande échelle de la Gestion durable des Terres (GDT). C’est dans un tel cadre que le projet SNGDT, financé par le FEM et administré par la Banque mondiale, a été mis en oeuvre sur une durée de trois ans (2010-2012) avec pour finalité de : (i) promouvoir l’adoption de pratiques de GDT et (ii) améliorer les fonctions et services des écosystèmes agricoles dans les zones prioritaires du Bassin arachidier.

Cette approche qui vient en renfort à la lutte contre la dégradation des terres jette les jalons d’une intervention intersectorielle en vue de renforcer la synergie et éviter le chevauchement entre acteurs. Pour plus de rationalité, d’efficience et d’efficacité dans la lutte contre ce phénomène, il est crucial de disposer d’un Cadre national d’Investissement stratégique en Gestion durable des Terres (CNIS/GDT) tel que préconisé par la plateforme TerrAfrica.

LE CNIS/GDT ET LE PLAN SENEGAL EMERGENT

Le CNIS-GDT se situe dans la vision et axes stratégiques préconisés par le Plan Sénégal Emergent (PSE). En effet, le PSE est le cadre stratégique défini en 2014 par le Gouvernement du Sénégal pour organiser le développement économique et social du pays. Il met bien en relief le développement de filières à forte valeurs ajoutées portées par différents acteurs dont principalement l’exploitation agricole familiale.

Les orientations du PSE reposent sur une chaîne des valeurs plaçant la sécurité alimentaire et le développement durable comme fortement imbriqués. La gestion durable des terres y est analysée comme une condition d’atteinte de la productivité agro-sylvopastorale pour l’émergence des zones rurales vers la prospérité.

LA VISION NATIONALE DE LA GDT

La vision de la GDT du Sénégal est la suivante : « A l’horizon 2026, l’environnement politique, juridique, institutionnel, technique et financier favorable a permis au Sénégal d’inverser durablement la dégradation des terres dans tous les écosystèmes pour une productivité durable et un bien être de ses populations ».

LES OBJECTIFS SPECIFIQUES DU CNIS/GDT

  • Instaurer un environnement favorable à une prise en charge synergique de la GDT au Sénégal;
  • Promouvoir à grande échelle les bonnes pratiques de la GDT pour inverser durablement le processus de dégradation des terres ;
  • Mettre en place des systèmes efficaces d’acquisition des connaissances sur l’état de la dégradation des terres;
  • Renforcer la capacité d’action des acteurs surtout ceux à la base.

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